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Malgré tous nos tests de projecteurs LCD, nous n'avons pas perdu de vue la technologie DLP. Dans le segment d'entrée de gamme à moins de 2000 euros, la priorité semble différente que l'est celle de la concurrence LCD, au lieu d'annoncer une compatibilité avec les hautes résolution HDTV, la technique DLP repose principalement sur des projecteurs à haut niveau de contraste. Malheureusement la résolution de ces appareils reposant sur un affichage SVGA (800x600) n'est pas optimisée pour le standard PAL.

Une de ces nouvelles petites merveilles de contraste à résolution SVGA est le nouveau H30 d'Optoma. Pour un prix d'environ 1699 €, le fabricant est fier d'indiquer dans ses données techniques un taux de contraste de 2000:1. Ce taux élevé se retrouve-t-il dans la pratique? Nous allons le voir dans notre test.

Au premier coup d'oeil, nous pouvons déjà constater une chose, les projecteurs DLP d'entrée et de milieu de gamme sont de taille plus compacte que leurs concurrents LCD. L'Optoma H30 ne fait pas exception: avec des dimensions de 271 x 87 x 212 mm il est particulièrement petit qu'on le confondrait facilement avec un simple projecteur de présentation.

L'appareil est blanc mat avec la face avant et le bas du châssis de couleur argentée. La fabrication et le matériau utilisé correspond bien à sa gamme de prix.

1.1 Technique (Know How Link hier)

Ce projecteur DLP utilise un seul panneau DMD, évidemment d'origine Texas Instruments, en combinaison avec une seule roue. La résolution correspond au standard informatique SVGA 800x600 au format 4:3. Cela peut paraître au premier abord dépassé en comparaison avec les projecteurs 16:9 disponibles actuellement sur le marché, mais notre essai précisera si cela provoque un effet négatif sur la qualité d'image.

Par contre, la roue chromatique utilisée à 6 segments et quadruple vitesse est bien d'actualité. Cette roue réduit nettement les effets arc-en-ciel. On peut apercevoir une bonne vision de la roue chromatique si l'on retire la lampe de projection de son emplacement. Elle se trouve dans le dessous de l'appareil, ce qui nécessite un démontage du couvercle du projecteur en cas d'échange de la lampe:

L'emplacement de la lampe du H30. Dans l'image ci-dessus, on peut reconnaître la petite fenêtre d'entrée de lumière (petite pièce rouge).

Ci-dessous, on découvre en agrandissement la petite roue de couleurs:Roue chromatique. Concernant la lampe utilisée, il s'agit d'une lampe de 180 Watt P-VIP, avec une durée de vie donnée pour environ 2000 à 3000 heures. Le montant d'une lampe de remplacement se situe entre 300 à 400€, ce qui est acceptable.

Notre curiosité habituelle nous a poussé à jeter un oeil à l'intérieur de ce petit projecteur. Après avoir ôté le couvercle, l'électronique se présente comme cela:

L'intérieur paraît également bien construit. Il est assez impressionnant de voir comment les ingénieurs ont réussi à intégrer le système optique et l'électronique dans un espace si restreint, sans que que le montage paraisse désordonné.

La ventilation de l'Optoma H30 n'est certes pas autant silencieuse que les projecteurs LCD actuels, tels que le Sanyo Z2 ou le Panasonic PTAE500, mais l'elle sufisamment pour ne pas être dérangeante durant la vision d'un film. Il est un peu plus bruyant à l'allumage durant la première minute, ce qui est normal mais le bruit se calme et reste tout à fait convenable durant la séance.

L'entrée d'air pour le refroidissement se fait sur le côté gauche de l'appareil:

On peut observer que les lamelles d'extraction d'air sont placées en diagonale, de manière à éviter que l'air chaud vienne perturber la lumière projetée.

1.2 Connectique / Signaux d'image (Know How Link hier)

Malheureusement la connectique du H30 est elle aussi comparable à un projecteur de présentation. Nous retrouvons seulement un connecteur composite (Cinch) et un autre pour la S-Vidéo, il y a aussi un connecteur Sub-D pour le raccordement d'un câble VGA:

Il y aussi un connecteur "VGA out"; sortie que l'on n'utilisera aucunement en utilisation home cinéma. Par son entrée VGA in, le projecteur pourra cependant, en plus du signal RGB H/V, traiter le signal YPbPr progressif; pour cela le projecteur est livré avec un adaptateur YUV->VGA qui se fixe tout simplement sur l'entrée VGA:

Par contre cette solution ne donne pas une impression très professionnelle, la longueur des câbles dû à cet adaptation pourra nous compliquer la vie selon où l'on place le projecteur. De plus, cela provoque un effet de levier sur les câbles.

L'entrée RGB H/V et/ou YUV est la seule qui fournit une signal de grande qualité. Si l'on désire raccorder plus d'un appareil à ce projecteur, on se verra obligé d'utiliser un switcher. Ce projecteur n'est malheuresement pas orienté vers l'avenir étant donné qu'il ne propose aucune entrée numérique DVI ou HDMi, ces entrées se retrouvent de plus en plus fréquemment dans le home cinéma et sont les normes du futur. Un panneau de connection si peu fourni n'est définitivement plus d'actualité et il est dommage que ce soit le cas ici, même s'il s'agit d'un projecteur d'entrée de gamme. La concurrence LCD montre que l'on peut offrir plus pour moins cher.

Remarque: L'adaptateur peut être remplacé par un câble spécial YUV->Sub D. On peut trouver ce genre de câble chez certains revendeurs sur Internet.

Le H30 traite cependant toutes les normes habituelles: 480i/p (NTSC/progressif), 576i/p (PAL/progressif) ainsi que différentes résolutions PC (VGA, svga, xga etc...). Le HDTV en fait également partie, bien que la résolution native de ce projecteur ne permette pas de tirer vraiment partie de ces signaux.

Au sujet de la mise en route, il faut malheureusement noter que nous ne retrouvons pas le confort des appareils LCD. Pratiquement aucun DLP ne propose encore de Lens-Shift horizontal et vertical, ce qui est devenu quasiment une norme avec le LCD. Sans lens-shift, il faut veiller à ce que le projecteur soit précisément placé au centre de l'écran. Il est conseillé de placer ce projecteur au plafond. Toutefois, il est également possible de le poser sur une table devant les spectateurs, ce qui est facilité par sa taille compacte et ses pieds réglables.

La mise en place horizontale est facilitée par des pieds à vis réglables (image ci-dessus). L'angle d'inclinaison peut être réglé avec le pied avant ajustable::

Il faudrait toutefois renoncer à placer le projecteur en inclinaison car la correction de trapèze ne peut être effectuée que numériquement, ce qui provoque inévitablement une baisse visible de la résolution.

Les distances de projection sont relativement grandes pour un projecteur home cinéma et exigent donc pas mal de recul pour de grandes largeurs d'images.

Largeur d'image	Distance de projection min.	Distance de projection max.
1,5 m	2,63 m	3,19 m
2,0 m	3,5 m	4,25 m
2,2 m	3,85 m	4,67 m
2,5 m	4,37 m	5,31 m
3,0 m	5,24 m	6,37 m

Il est ainsi recommandé si on a un recul assez faible de placer le projecteur au plafond en dessus des spectateurs.

L'acuité et le zoom peuvent être réglés manuellement directement en bougeant l'optique et/ou la rondelle rotative en dessus de l'optique.

Dans l'ensemble, le Optoma H30 est semblable à beaucoup d'autres projecteurs du marché et peut donc être utilisé dans beaucoup de pièces remplissant les conditions d'espace nécessaires.

2. Utilisation (Know How Link hier)

L'utilisation n'est pas vraiment différente des appareils de l'ancienne gamme Optoma:

Le menu On Screen est quasiment identique au H56 par exemple. On trouve 4 rubriques "Picture", "Image", "System" et "Display" qui concernent les paramètres:

Bien que les options soient complètes, la structure n'est pas très claire et est de ce fait pas toujours évidente à comprendre:

Par exemple, il n'est pas très compréhensible de voir pourquoi les paramètres d'images ont été répartis en deux rubriques. Différents réglages influencent également les mêmes paramètres, la température de couleurs peut être modifée par les réglages "Color Temp", "Image Mode" et "Advanced Adujstment". Il n'est pas évident de comprendre l'interaction de toutes ces fonctions et d'arriver à effectuer un bon calibrage d'image.

Un réglage de Bias et de Gain par l'ajustement des blancs aurait été plus pratique (image ci-dessus). Il vaut cependant mieux proposer trop de réglages de paramètres que pas assez.

2.2 Télécommande

La télécommande du H30 est nouvelle. Malgré son originalité, elle tient bien dans la main et offre une bonne disposition des touches:

Des paramètres d'images importants comme le "Brightness" ou le réglage du format d'image ainsi que les différentes touches d'entrées vidéo y sont accessibles. Toutes les touches sont rétroéclairées par une lumière rouge quelque peu surprenante:

Il faut cependant indiquer que la portée de l'émetteur infra-rouge est insuffisante. Durant notre test, nous avons constaté qu'il fallait vraiment diriger la télécommande vers le récepteur du projecteur.

Si la télécommande se trouve une fois en panne de batterie, il est aisément possible de commander le projecteur par le tableau de commande situé sur l'appareil:

Dans l'ensemble, la structure de commande du H30 est certes complète, mais plus tout à fait actuelle. Des menus peu clairs et des actions parfois sans effet dû à la faible portée de la télécommande limitent des commandes toutefois assez pratiques et intuitives.

3. Test images

Nous avons constaté que les projecteurs DLP d'entrée de gamme tel que le H30 souffrent d'un déficit de confort en ce qui concerne l'installation et la mise en route par rapport à la concurrence LCD. Ce projecteur peut-il compenser ces manques par une qualité d'image inhabituelle?

3.1 Screendoor / Raster (Know How Link hier)

Un avantage net de la projection DLP sur la plupart des appareils LCD est un espace entre pixels beaucoup moins visible. Evidemment le H30 en profite. Malgré cela, la résolution native est relativement faible. En conséquent, il faudra tenir compte d'une distance de vue appropriée pour que l'image ne soit pas entravée par une grille de pixel visible.

Un simple panneau DLP comme celui du H30 produit les couleurs de base par un principe du filtrage de lumière par la roue chromatique. Les segments de la roue doivent être fabriqués de telle sorte qu'ils laissent passer seulement le spectre de lumière désiré. Bien que cette tâche soit difficile, les projecteurs DLP montrent rarement un déficit de qualité dans la représentations des couleurs.

Le diagramme ci-dessus montre l'ampleur des couleurs de l'Optoma H30: Le triange blanc indique toutes les nuances de couleurs théoriquement représentables par ce projecteur. Le triange noir indique les couleurs de la norme vidéo. L'espèce de voile est une représentation dimensionnelle de notre acuité visuelle. Le triange blanc (projecteur) et noir (signal) coïncident plutôt idéalement. Le H30 a cependant un déficit dans la représentation de certaines couleurs, bien que le bleu et le rouge atteignent presque des valeurs optimales, ils sont tout de même un peu en-dessous de la norme. On peut voir dans le coin supérieur que le manque de couleur verte est particulièrement visible.

Avec une analyse de spectre des couleurs de bases, nous constatons que si la transmission des ondes de lumière bleue et rouge est assez bonne. Les ondes lumineuses d'autres couleurs provoquent une image un peu délavée.

Dans le spectre vert, il est particulièrement clair que le "peak" est beaucoup trop clair.

Mais qu'est-ce cela signifie concrètement lors de la vision d'un film. Tous les déficits mesurés sont dans la pratique plus faibles qu'ils apparaissent au premier abord. La représentation des couleurs de l'Optoma H30 est bonne et les couleurs sont très vives. Lors de scènes lumineuses comme dans Star Wars ou le 5ème élément, la vision est agréable. Il ne faut donc pas trop s'inquiéter de cette représentation de couleurs trop pâle, cela provoque cependant un manque de précision.

3.3 Température de couleurs (Know How Link hier)

En terme de température de couleurs, cela paraît plus problématique. Dans le mode cinéma on perçoit un excédent de bleu de près de 50%.

Cette répartition de couleurs laisse apparaître lors de scènes claires une image trop froide. Cela donne à l'image un côté artificiel qui ne respecte pas la vision du réalisateur.

La température de couleur moyenne dans les tons gris neutres est avec une valeur d'environ 9600K environ 3000K plus élevée qu'elle devrait l'être,

Des écarts de ce genre sont bien sûr trop forts. Les autres modes préréglés "Normal" et "Vivid" ne montrent pas d'amélioration dans la représentation des couleurs.

En conséquence, il faut malheureusement passer par un calibrage manuel pour avoir avec le H30 une représentation naturelle des couleurs. Ceci est déjà très difficile sans l'expérience ou les instruments de mesure adéquats. L'interaction des différents paramètres de réglage, que l'on doit apprendre à maîtriser, complique encore davantage et inutilement le réglage de la balance des couleurs. Lors de notre test, malgré nos instruments de mesure, l'obtention d'une balance des couleurs correcte fut tellement difficile que quelques heures ont été nécessaires avant d'avoir des résultats acceptables.

Le diagramme ci-dessus montre qu'une répartition correcte des couleurs est possible, sans atteindre pour autant la perfection. Cependant, l'Optoma H30 produit une fois calibré une image très naturelle, qui rend justice aux subtiles compositions de couleurs de certains directeurs de production. Il est seulement dommage que ce résultat ne soit pas assuré en sortie d'usine mais qu'au contraire un réglage manuel soit quasi inévitable.

3.4 Niveau de noir, contraste, luminosité (Know How Link hier)

Optoma indique dans les caractéristiques techniques un contraste maximal de 2000 :1. Cette donnée laisse supposer un niveau de noir exceptionnel et une luminosité maximale élevée. Ce n'est pas une surprise, le contraste élevé étant un argument de vente face à des projecterus LCD à la résolution supérieure.

A notre grande surprise, le contraste mesuré avec le préréglage usine s'est révélé faible : seulement 600 :1, une valeur qui même pour un projecteur LCD d'entrée de gamme à 1000 € n'est considérée que comme bien moyenne. Cependant, ce préréglage usine n'exploite pas vraiment les capacités réelles de contraste. Le simple passage au préréglage " Normal " double presque le contraste, avec une valeur de 1100 :1. Le mode " White Peak " (réglable de 1-10) permet encore d'augmenter nettement le contraste : 1900:1, la valeur donnée par le constructeur est presque atteinte. Comme pour les couleurs, il apparaît également ici que le contraste doit être ajusté par l'utilisateur pour obtenir un résultat optimal.

Il est souvent difficile d'obtenir un bon contraste et une reproduction correcte des couleurs. Avec notre réglage optimisé de la balance des couleurs (cf. ci-dessus), le H30 obtient un contraste d'environ 900 :1, une bonne valeur qui entretemps est également atteinte par des projecteurs LCD. Cependant, l'image projetée par le H30 donne, comparée à celle d'un projecteur LCD, une impression de profondeur et de plasticité supérieures. Ceci essentiellement pour deux raisons : tout d'abord, le niveau de noir du H30 est très bon, notamment avec la lampe en mode économique. Le noir apparaît vraiment profond et n'impacte pas les scènes sombres des films, l'image n'apparaît nulle part délavée ou laiteuse. Le second avantage des projecteurs DLP se remarque par un contraste " au sein de l'image " (souvent annoncé comme contraste ANSI) supérieur. Il s'agit du contraste à l'écran, quand des parties sombres et des parties claires apparaissent en même temps dans l'image (par exemple avec l'image de test bien connue du plateau d'échec). Sur ce point, l'Optoma se comporte particulièrement bien. Grâce à ce contraste élevé, les images de luminosité moyenne semblent extraordinairement plastiques et naturellement profondes. Globalement, le H30 parvient nettement à exploiter ses points forts de DLP, contraste et niveau de noir, face à la concurrence LCD, ceci même sans atteindre la valeur constructeur de 2000 :1 .

3.5 Courbe de gamma/homogénéité (Know How Link hier)

Une valeur de contraste élevée n'est vraiment utile que si le projecteur l'utilise de facon homogène, c'est à dire quand chacun des éléments de l'image se voit attribuer sa juste luminosité. Pour garantir ceci, il faut respecter le standard DVD usuel, une courbe de progression de 2.2 entre le noir et le blanc. Dans le chapitre précédent, nous avons vu que le préréglage " Normal " présente le contraste le plus élevé. Malheureusement, notre mesure Gamma révèle que ce contraste n'est pas utilisé de facon homogène:

Le diagramme de mesure montre que la montée de la luminosité s'infléchit nettement à partir dès 90%. Ceci signifie à l'écran que les éléments brillants de l'image ne présentent quasiment pas de dynamique. Les objets clairs comme par ex. les nuages n'ont quasiment pas de structure et semblent seulement bidimensionnels, sans relief. Le terme technique pour la saturation des éléments clairs de l'image est " Clipping ".

Les autres préréglages image " Normal " et " Vivid " donnent d'autres résultats : la montée de la luminosité est certes régulière et sans Clipping, mais avec des valeurs de 2.01 resp. 2.08 nettement trop " plate ". A cause de cela, l'image apparaît excessivement lumineuse et perd en profondeur. Les scènes sombres notamment y perdent leur " noirceur " naturelle.

Ce qui est vrai pour les autres paramètres de l'image l'est aussi pour la répartition de la luminosité : un réglage manuel conduit à un meilleur résultat. La courbe de luminosité peut être influencée par les options Luminosité, Contraste et Gamma du très complet menu Image. Et voyez donc, avec un peu de patience il est possible d'obtenir une progression de la luminosité presque parfaite :

Avec une progression de 2.22, le rendu de la luminosité de l'image cinéma originale est possible dans quasiment tous les types de pièces.

3.6 Netteté / répartition de la luminosité / convergence (Know How Link hier)

La qualité de l'optique est décisive pour obtenir netteté de l'image, luminosité et couleurs homogènes sur l'ensemble de l'écran. Bien que de faibles dimensions, l'optique du H30 assure de bons résultats, qui ne sont cependant pas sans défauts. Une légère diminution de la netteté apparaîssant à l'approche des bords, il faudra prendre du temps lors du réglage afin de trouver le meilleur compromis.

Contrairement à une idée répandue, un projecteur DLP peut tout à fait présenter des déviations de couleur à l'approche des bords de l'image. La cause dans ce cas n'en est pas les imprécisions de convergence des différentes matrices, mais de petites différences de réfraction de l'optique ou des spectres de couleur. Cet effet est facilement observable sur le H30 : une légère déviation du rouge se remarque sur les bords de l'écran et fait apparaître des " ourlets " de couleur. Cet effet n'amène cependant aucune dégradation perceptible de la qualité visuelle lors de la projection d'un film pour peu que la distance de visionnage soit adaptée.

L'illumination de l'écran est exemplaire. La baisse de luminosité vers les angles est à ce point faible que des images mono-couleur plein écran donnent l'impression d'une illumination homogène.

3.7 Overscan (Know How Link hier)

Les projecteurs grand écran actuels ne devraient plus présenter d'Overscan visible, c'est-à-dire que l'image devrait apparaître à l'écran en n'étant quasiment pas tronquée sur les bords. Malheureusement, de nombreux projecteurs montrent sur ce point un déficit. Mais pas le H30 : il ne fait disparaître en haut et en bas que 2 pixels, à gauche et à droite que 3 pixels. Cet Overscan minime garantit une représentation complète de l'image, sans pertes.

3.8 Bruit dans l'image / double contours (Know How Link hier)

3.8.1 Bruit dans l'image

Les projecteurs DLP créent couleur et luminosité de façon entièrement numérique par des impulsions de lumières. Plus l'élément de l'image à représenter est clair, plus la fréquence des miroirs basculants sera élevée. Comme les fréquences de basculement utilisées pour la représentation des éléments sombres sont " lentes ", un bruit visible apparaît dans les parties sombres, là où les fréquences de travail des miroirs sont encore dans le domaine perceptible par l'œil. L'Optoma H30 présente sur les luminosités de 0 % (noir) jusqu'à environ 20 % (gris clair) un bruit d'image, c'est seulement au-delà que l'image apparaît illuminée de façon stable. Avec des distances de visionnage appropriées, ce bruit vidéo n'est cependant guère gênant.

La technique des impulsions lumineuses pour réguler la luminosité cache un autre inconvénient, l'effet dit de " double contours ". Cette notion correspond à une perte de dynamique sur les éléments en mouvement de l'image.
Cet effet est particulièrement visible sur les mouvements de caméra verticaux dans les scènes sombres : l'image perd en finesse dans le rendu des niveaux de luminosité et de couleur et, dans les scènes particulièrement délicates, des double contours apparaissent sur les éléments en mouvement de l'image. A ce jour, ce problème n'a pu être résolu, même sur les projecteurs tri-DLP les plus chers. Cependant, comme pour le bruit vidéo, cet inconvénient n'est guère gênant sur la plupart des scènes.

3.9 Désentrelacement (Know How Link hier)

Aujourd'hui encore, le désentrelacement interne fait partie des grosses faiblesses de nombreux projecteurs, toutes classes de prix confondues. Dans le segment d'attaque de gamme, quasiment aucun appareil n'est capable d'une conversion " pleine image " haute qualité de tous les signaux entrelacés.

On différencie les images de film, provenant de la pellicule avec 24 images par seconde, et les images provenant de sources vidéo, qui sont par exemples produites par les caméras des chaînes de télévision:

Les images vidéo des chaînes de TV (Sport, variétés, documentations etc) sont converties par l'Optoma H30 en images progressives selon le procédé " Motion Adaptative ". Pour cela, le désentrelaceur crée une image en conservant les points fixes de deux demi-images qui se suivent tandis que les points des éléments en mouvement sont calculés par interpolation ou " Bobbing ". Les résultats du H30 sont exemplaires : l'image apparaît détaillée et ne présente quasiment pas de scintillement sur les contours de fort contraste. Regarder ainsi des émissions de télévision devient un plaisir " grand écran ".

Ce type d'image requiert un mode de travail " film " particulier du projecteur : le désentrelaceur doit déterminer quelles demi-images proviennent de la même image originale du film pour ensuite les assembler en une pleine image progressive. Il manque malheureusement au H30 un bon mode film. Ceci signifie en pratique que les images de film sont traitées comme des images de sources vidéo, ce qui entraîne une perte de détails notamment sur les éléments en mouvement. En conséquence, un bon lecteur DVD progressif est fortement recommandé pour la projection de films.

3.10 Fidélité des détails / mise à l'échelle / netteté (Know How Link hier)

Un traitement du signal de qualité est décisif pour la représentation des détails. Au cours de ce processus, le traitement du signal doit convertir les informations analogiques en signal numérique avec la meilleure qualité possible, et l'électronique de mise à l'échelle adapter la résolution du signal entrant à la résolution native du projecteur, ceci si possible sans créer d'artefacts.

Le traitement du signal dans le H30 travaille de facon précise et exemplaire. Il produit une image de grande netteté et sans double-contour gênant.

Même sur des images-test particulièrement exigentes (image ci-dessus), on distingue à peine les double-contours.

La résolution horizontale native du projecteur est de 800 pixels, exactement 80 de plus que le standard DVD (720). L'électronique de mise à l'échelle interne doit donc augmenter par interpolation la résolution du signal entrant de 80 pixels. Grâce à des images-test de burst, on peut voir comment le projecteur s'acquitte de cette tâche très simple.

L'image de test ci-dessus montre des fluctuations de la dynamique visibles dès le domaine des 4 MHz : une ligne sur deux apparaît plus foncée. Ces fluctuations sont encore plus visibles avec des résolutions supérieures (5 MHz, 6 MHz et 6,75 MHz). Sur une vraie image, cela veut dire que structures fines et petits détails peuvent présenter des symptômes visibles d'interférences, et ne pas être représentés sur tous leurs niveaux de luminosité. Le rendu des détails en souffre.

Le rendu des couleurs montre également de légers déficits sur les plus hautes résolutions de couleurs du DVD. A partir de 3 MHz, on perd en dynamique de couleur.

Sur notre image-test, les lignes magenta et les lignes vertes se confondent en lignes grises. Les structures fines ainsi que petits éléments de l'image sont impactés dans l'intensité de leurs couleurs.

La résolution verticale nominale du projecteur est de 600 pixels en mode 4 :3. Pour la projection de films au standard usuel 16 :9, il ne reste que 450 des 600 pixels, soit 120 de moins que le nombre nécessaire á la reproduction de DVD PAL 16/9ème. L'électronique de mise à l'échelle doit donc diminuer la résolution horizontale de l'image, sans pour autant créer une impression visuelle de manque.

L'extrait tiré ci-dessus d'une image-test montre que le H30 s'acquitte bien de cette tâche. Même sur les détails mono-trait, les fluctuations de linéarité restent acceptables. Considérant le fait que la plupart des DVD subissent un filtrage vertical et n'atteignent pas la résolution théorique maximale, on ne pourra pas constater de grosse faiblesse sur la plupart des films en DVD.

L'électronique de traitement du signal et de mise à l'échelle autorise, malgré la résolution native limitée du projecteur, un rendu agréable des détails et de la netteté. Le bon traitement du signal, sans double-contour, y contribue très largement. Les petits contours sont bien reconnaissables, seuls de très fins détails peuvent présenter en mode Film des interférences et perdre en dynamique et en rendu des couleurs.

Remarque :
Sur un signal de format 4 :3 " télévision ", la totalité de la résolution verticale du projecteur (600 lignes) peut être utilisée, si bien qu'aucun détail n'est perdu lors de la mise à l'échelle verticale.

3.11 Effet arc-en-ciel (Rainbow effect) (Know How Link hier)

Les projecteurs mono DLP montrent actuellement cet effet qu'on nomme : ARC EN CIEL. A l'occasion de scènes fortement contrastées et mouvementées, on voit, selon la sensibilité, ce qu'on peut décrire comme un éclair de couleur. Toutefois, les entreprises travaillent de façon continue à réduire ce problème au minimum . La roue à 6 segment de couleurs du H30 y contribue, les trois filtres de couleurs doublés rouge, vert et bleu (RGBRGB), tournent en 4 vitesses. De cette manière l'effet de arc en ciel est nettement diminué, néanmoins il apparaît encore par intermittences, pour les spectateurs avec des yeux sensibles. Par conséquent il est nécessaire lors d'une démonstration: de tester sa propre sensibilité par rapport à l'effet arc en ciel avant l'achat.

3.12 Résultat à l' image

L'Optoma H30 montre de manière impressionnante que le DLP technologie s'améliore aussi dans le segment d'entrée de gamme de génération en génération. Les points forts des DLP, sont dans ce modèle très bien utilisés. La bonne valeur de contraste et une luminosité maximale provoquent une impression d'image agréable qui représente une alternative intéressante à l'affichage à cristaux liquides. L'image offre une bonne esthétique, les noirs sont vraiment noirs et une excellente profondeur d'image est dans toutes les circonstances au rendez-vous.

La représentation de couleurs apparaît également forte et en même temps naturelle. Celui qui est exigeant sur la précision des couleurs qui pour lui doivent correspondrent à l'original du cinéma, doit s'attendre à un important travail pour parvenir à les coordonner parfaitement.. Car les pré-réglages d'usines sont malheureusement très éloignés de cette perfection. Les paramètres de réglage requis sont vastes et difficilement coordonnables, de sorte qu'une bonne calibration pour des débutants, mais également pour les gens confirmés, sera difficile. L'image ajustée montrera aussi des faiblesses, l'équilibre des couleurs se paiera avec des pertes clairement visibles dans le contraste.

La résolution, en raison du choix d'une matrice en dessous de la résolution du standard Pal, bien sûr pas aussi bon que des projecteurs à résolution HDTV, mais elle est suffisante, pour produire une image détaillée sur la toile d'un écran.

Par contre l'Optoma perd des points dans notre évaluation par son désentrelacement plus que perfectibles sans mode de reconnaissance des films PAL-DVD. L'utilisateur doit utiliser obligatoirement pour une interprétation de film de meilleure qualité un lecteur de dvd à progressive scan ou dans le cas d'utilisation d'une source câble ou satellite, l'aide d'un scaler externe. Ce dernier signifie malheureusement des frais supplémentaires considérables.

Les artefacts typiques des DLP sont réduits par rapport aux modèles de la concurrence, mais malheureusement pas de manière à les rendre invisibles. Ici, les DLP haut de gamme font beaucoup mieux.

Évaluation image totale : 2,2 (bien -)
Valeur et contraste	1,4 (très bien -)
Acuité et interpolation	2,2 (bien -)
Température/Ampleur des couleurs	2,1 / 2,4
Désentrelacement	2,8 (moyen)
Autres aspects	2 (bien )

4. PC raccordement/compatibilité PCHC (Know How Link hier)

Beaucoup de projecteurs DLP montrent encore aujourd'hui malheureusement des problèmes de compatibilité avec le ordinateurs home cinéma PCHCs. Soit ils n'arrivent pas à attaquer le projecteur dans sa résolution native, soit ils ne supportent pas le 50Hz ou le 75Hz, ou encore ils montrent des ralentissements dans l'image ou des déchirements horizontaux (Tearing).

Malheureusement, le H30 est une combinaison de tous ces problèmes : En fréquence 50 Hz, il ne se laisse pas attaquer dans sa résolution native : il ne reconnaît pas le signal arrivant et ne représente qu'une partie de l'image. Si on augmente la fréquence du PCHC pour atteindre 75 Hz, le projecteur se laisse attaquer dans sa résolution native, mais l'image montre alors de fortes saccades.

Ce n'est que si on envoie un signal XGA en 50 hz que le projecteur le reconnaît le signal et le met à l'échelle mais là encore avec de fortes saccades.

Seul les signaux 60hz passent parfaitement, ce qui signifie qu'il est parfait pour les disques ntsc mais cela est une piètre consolation dans nos pays. Au final, on doit classer ce projecteur comme non compatible avec un PCHC.

Remarque :
En raison du grand nombre de possibilités et de configuration possibles, un expert en pcht serait peut être à même de réussir à contrecarrer cette incompatibilité 50hz . Dans ce cas, qu'il n'hésite pas à nous écrire, et nous publierons simplement une mise à jour.

5. Lecture HDTV

En Europe aussi, la demande grandit pour des programmes au standard HDTV et leur fantastique rendu . Avec des résolutions de 1280 de x, 720 et/ou en 1920 x 1080 points d'image le niveau de détail est clairement plus élevé qu'avec notre standard PAL.
Peut on utiliser judicieusement un projecteur comme le H30 pour de la HDTV ? Oui et non, car à côté de la résolution accrue la HDTV offre aussi une meilleure représentation de couleurs et moins d'artefacts de compression. Mais le plus grand avantage, l'augmentation de détail par plus de résolution, ne peut ici même pas être utilisé complètement avec la résolution limitée du H30. Celui qui voudrait profiter vraiment à l'avenir de la HDTV, ne devrait pas recourir à un projecteur avec une résolution inférieure à 1280x720.

6. Résultat

Comme auparavant, ces deux technologies concurrentes le DLP et l'affichage à cristaux liquides, ont chacune leurs avantages et inconvénients. Dans le segment d'entrée de gamme sous la barre de € 2000 - le client a actuellement le choix entre la résolution HDTV prête pour le futur avec une représentation des détails remarquables, ou alors un contraste visible plus élevé. Celui qui préfère ce dernier et accorde une importance secondaire à la résolution, sera satisfait avec l'Optoma H30. L'appareil produit, comme nous le décrivons dans le chapitre 3, une image très bonne encore améliorée par des dvd issus de bons master.

Des compromis dans les options doivent quand même être consentis par les amateurs de projecteurs DLP dans cette gamme de prix. Comme la plupart des autre DLP, ce projecteur n'offre pas de Lens-shift, et donc pas une très bonne flexibilité de positionnement. En raison de sa résolution limitée la correction de trapèze numérique n'est pas une alternative, c'est pourquoi il convient de procéder à des mesures de son home cinéma avant l'achat pour éviter des déceptions ultérieures.

Les entrées offertes par le projecteur sont également placées sous le signe de l'économie. Avec une seule entrée VGA pour les signaux composantes, sur lesquels on doit visser un adaptateur pour relier le projecteur en YUV, c'est clairement trop peu pour un projecteur de cinéma à la maison. Cette connectique fait penser à un projecteur de présentation.

Mais malgré ces signes d'économie, l' Optoma H30 un projecteur très réussi qui satisfera son propriétaire au cours de beaucoup de soirées, sans qu'il soit contrarier par de grands défauts dans l''image.

- Trop peu entrées
- Paramètres d'image difficiles
- Pas de résolution PAL complète en format 16/9ème
- Artefacts DLP
- Désentrelaceur perfectible

Évaluation total: 2,2 (bien)
Équipement	2,9 (moyen. +)
Commande	2,1 (bien)
Technique	2,1 (bien)
Image	2,2 (bien -)
Prix performance	1,5 (très bient / bien)

Traduit avec son aimable autorisation par PILROY (Pierre-Yves DURAND), OLIVIER27 et WORF (WALTER Grégory)

Remarque :

Cet essai montre les qualités du projecteur en sortie de boîte. Le potentiel de performance peut être augmenté visible par certaines mesures d'optimisation que nous décrivons dans un autre test.

8. Un aperçu des données techniques les plus importantes (données du fabricant) :

- Display: Single 0.55-inch 12-degree Double Data Rate DLPTM technology from Texas Instruments

- Input / Output Connections: VGA input (analog RGB/component/HDTV), S-Video, composite video (RCA) / VGA output

- Computer Compatibility: SXGA, XGA, SVGA, VGA compression, VESA standards, PC & compatibles

- Video Compatibility: NTSC (M, 3.58/4.43 MHz), PAL (B, D, G, K, I, M, N), SECAM (B, D, G, K, K1, L), HDTV (720p, 1080i), EDTV (480p, 576i/p), SDTV (480i)

- Standard Accessories: AC power cord, composite video cable, VGA to component adapter, S-Video cable, remote control, two batteries, lens cap, user manual, warranty card